Trail de la Côte d’Opale - Un 42 km annoncé 44 km avec l’allure d’un 46,5 km…

C’est les pieds dans l’eau que le week-end commence à l’occasion du Trail de la Côte d’Opale après avoir récupérer le sésame pour courir le dimanche, dossard 1001.

Voir cette plage et la météo au rendez-vous donne envie d’être au lendemain pour prendre le départ.

Le réveil est matinal pour un dimanche (6h30) pour aller prendre le petit déjeuner à 7h00 à l’hôtel. Toutes mes affaires pour la courses sont prêtes depuis la veille pour ne rien oublier ni stresser.

A 8h30, c’est le grand départ vers la zone de départ histoire de retrouver les proches venus m’encourager et voir 2–3 visages de personnes rencontrées sur la toile.

Un petit échauffement sur la digue puis sur la plage avant de gagner la grande ligne de départ mis en place pour l’occasion et top, c’est partie, il est 9h30 (un peu surpris par le départ, j’ai juste suivi la foule, je n’ai rien entendu avec le vent).

Une longue ligne droite de 2 km nous attend sur la plage avec quelques bâches qui nous mouillent les pieds dès le départ (heureusement que la météo est avec nous, les pieds sèchent vite).

Une fois en dehors de la plage, c’est avec un bon rythme que je m’engage sur l’enchaînement des faux plats montants et descendants en gardant en tête un objectif de 4h30, je laisse donc les plus rapide partir devant.

Nous sommes dans une partie très roulante, et comme la région est plate, difficile de parler de côte, mais il faut faire attention à la caillasse sur les chemins ainsi qu’aux trous.

Un peu avant les 10 km, nous rejoignons les coureurs du 62 km partie depuis 8h00 toujours sur les chemins roulants avant de regagner Wissant et le début des choses sérieuses : les dunes !

Les appuies sont dur à prendre, plus dur que sur de la boue, mais j’arrive à courir tout en baissant l’allure, le cardio augmente considérablement. Enchaînement de courte montée et descente, c’est là que je me fais une petite frayeur lorsque je sens mon genoux gauche légèrement tourner et qui devient douloureux. Je suis au kilomètre 15, encore une trentaine de kilomètre devant moi, la route est encore longue, je baisse l’allure de nouveau et ne pense plus à mon objectif. Mon envie est surtout de finir et de prendre du plaisir, mais aussi de profiter du parcours.

Une fois les dunes finies, nous sommes de nouveau sur la plage avec beaucoup de galet, à un point où les pieds s’enfoncent avant de regagner une ville et avoir du parcours plus roulant. L’organisation nous annonce que nous sommes au km 20, mais je suis déjà à plus de 21. Le ravitaillement ne doit plus être très loin (annoncé au km 21). Dans ce secteur, j’ai le droit à une seconde frayeur,  ma cheville droite tourne et devient légèrement douloureuse.

A la sortie de la ville, je suis au dessus des falaises. Je me demande si je n’ai pas raté le ravitaillement, mais n’étant pas le seul à me poser la question, je me rassure et me dis qu’il est plus loin… Je profite du paysage et redécouvre la région avec la vue (étant originaire de la région, ce trail me tenait à cœur).

Arrivé au fort d’Ambleuteuse pour le ravitaillement ma montre indique km 25, et cela correspond à l’affichage de l’organisation, drôle de coïncide… il y a comme un problème mais bon… je me ravitaille et fait le plein de mes bidons avant de repartir.

(Certains font la remarque à l’organisation que le ravitaillement est 4 km plus loin que prévu, la répons : « des changements de dernière minutes sur le parcours… »)

A la sortie du ravitaillement, direction la plage et les dunes de la Slack pendant plus de 8 km avant de regagner un secteur roulant déjà emprunté à l’aller en repassant au dessus des falaises du Cap Gris Nez.

Le parcours commence vraiment à être pénible, pas par sa difficulté mais aussi car je n’arrive plus m’alimenter depuis les dunes de la Slack. Je ne peux que boire et plus j’avance, plus je sens que je manque d’énergie. Je marche dans quasiment toutes les montées et reprend une foulée dans les secteurs plats et descendants.

Dans la dernière dune, avant de regagner la plage, c’est l’hécatombe… de nombreux traileurs s’arrêtent à cause des crampes, d’autres n’ont pas de ravitaillement sur eux. Mais les traileurs contrairement aux routards sont solidaires et s’entraident. J’aide moi-même quelqu’un en lui donnant quelques gorgées d’eau.

Je regagne la plage avec un petit groupe, des bénévoles nous disent qu’il reste 2,5 km et que nous sommes au km 42. A nos montre, nous avons tous 44 km, il y a donc un petit souci sur les distances, mais nous faisons avec : direction la ligne d’arrivée.

Le vent est fort. Dernière ligne droite de 2km interminables avant l’arrivée,  à l’horizon Wissant. J’avance même plus vite en marchant qu’en courant avec le vent.

Dernier obstacle avant de regagner la digue et la ligne d’arrivée, la montée d’un escalier noir de monde pour applaudir les traileurs. Quelques encouragements me donnent l’envie de ne plus marcher jusque la ligne.

Je suis sur la digue en bonne petite foulée avec un compagnon de route qui ralenti pour taper dans la main de sa famille. Je sais que je suis attendu près de la ligne d’arrivée, je ne ralenti donc pas. Dernier virage, pas mal de monde dans cette dernière ligne droite, qui ne prêtent pas attention aux traileurs et nous sommes obligés de zigzaguer.

Je retrouve mes proches, je tape dans leurs mains et franchi la ligne le visage marqué en 5h32’45’’ avec 46,5 km au compteur. Je suis heureux d’avoir fini, heureux d’avoir fait un trail dans le sable et je me dis au même moment : « Plus jamais je ne ferai un trail dans le sable ! »

Mais au final, ces moments difficiles deviennent de bons souvenirs avec le temps.

De ce trail de la Côte d’Opale, je retiens que je me suis régalé malgré les petites galères sur un beau parcours pour une premier long trail dans le sable.