29 Novembre 2019
Et voilà, c'était la dernière de l'année. Non pas la dernière sortie trail mais bien la dernière course de l'année. Après une année catastrophique, dans la même démarche que lors de la montée du Wintersberg, j'ai pris le départ de la Landbserg pour reprendre confiance en moi, retrouver les sensations et le plaisir de pratiquer ce sport qui me passionne tant.
La journée commence par une nuit compliquée et un petit déjeuner rapide. En effet, ma fille a eu les dents qui lui ont travaillé toute la nuit en plus d'un rhume qui la gène. Du coup, elle m'a demandé beaucoup d'attention car elle est en phase papa. Mais heureusement pour moi, TailWind Nutrition n'est jamais bien loin avec ces 200 calories en 500 ml. Du coup, c'est avec mon sac, le ventre pas trop rempli et mon bidon rempli de TailWind sous le bras que je prends ma route de Barr pour participer à La Landsberg.
Une sur place, ce n'est pas chaotique mais presque. La ville n'est pas forcément prévu npour recevoir autant de monde en une seule fois et les voitures tournent un peu dans toutes les rues pour trouver une place. La course commence ici, c'est à celui qui veut se garer le plus prêt. Personnellement, je ne m'embête pas étant donné qu'il y a une consigne pour les sacs. Cela évite de retourner à la voiture pour se changer ou de devoir s'équiper entièrement trop tôt.
Attribution du numéro de dossard dans l'ordre de récupération, un fait presque unique en France et original. Je profite que la majorité reste dans la cour de l'hôtel de ville pour discuter et dire bonjour à tout ceux que je connais après m'être changé. Puis je dépose mon sac à la consigne pour aller tranquillement vers la zone de départ pour m'échauffer et assister au départ d'une distance plus petite.
Malheur, grand malheur, au moment de débuter mon échauffement je me rends compte que je n'ai pas de batterie dans ma Garmin où tout du moins pas suffisamment pour la course... J'étais persuadé qu'elle avait suffisamment de batterie et je n'ai donc pas vérifié la veille au soir... Ça m'apprendra, ça me stresse un peu et je me dis que la course risque d'être un peu compliqué en terme de repère... En effet, savoir où l'on en est en terme de distance sur le parcours, c'est quand même bien... Le reste des informations qu'une montre peut donner reste accessoires en course. Rester focaliser dessus nous empêche de profiter du paysage qui un des grands intérêts du trail.
Malgré cela, je commence mon échauffement, j'échange toujours quelques mots avec certains puis direction de nouveau la zone de départ pour faire quelques étirements en encourageant ceux qui participent au 15 km. De nouveau quelques accélération et je prends place sur la ligne de départ.
Le départ est rapide mais je me sens bien. Je ne me mets pas non plus dans le rouge. Je me cale avec un petit groupe d'une vingtaine de coureurs avant la grosse accélération de Baradel. Il est impressionnant. Il a accéléré avec une facilité. J'ai donc laissé partir tout le petit groupe qui tente de le suivre avec moins d'aisance.
Ça monte directement depuis le départ et je constate que sans entraînements c'est forcément compliqué de grimper aussi longtemps. Pourtant, dans cette première longue montée, j'arrive à courir presque tout le temps en petite foulée sans être dans le rouge alors que je n'ai pas forcément les jambes. Mais ayant forcément levé le pied après l'accélération de Baradel, c'est un peu le défilé autour de moi jusqu'au château du Landsberg. Rémi me passe, je me motive pour le suivre. Baptiste me passe aussi que j'essaie de suivre. Ça me relance a chaque fois. Mais même si je le savais, je m'en rends compte dans le concret que c'est compliqué de courir sans la montre. N'avoir aucune idée d'où je suis le parcours en terme de distance et temps d'effort me pèse un peu.
Au delà de ce problème de montre, le parcours est vraiment génial. Et l'arrivée sur le château du Landsberg est vraiment superbe. Je n'étais jamais passé par ces sentiers contrairement a ceux qui suivront avec le mur païen, le kiosque Jaquelot...
Ici, c'est partie pour un peu de descente après une longue, très longue ascension (tout est relatif, on est pas en haute montagne non plus) avant un dernier raidar bien pentu vers Saint Odile et le mur païen.
Je m'éclate dans ces chemins que je connais bien et pas de cadeau pour mes jambes, je me lance a fond dans la longue descente qui nous attend entre sentiers large et quelques singles. J'aurai bien aimé revenir sur Jean-Michel qui m'a doublé dans la montée. Mais fait incroyable, je me fais prendre dans un "bouchon" en descente sur un single. On est plusieurs a bien envoyé en vitesse et on tombe sur quelqu'un de moins a l'aise "bloquant" le chemin. D'ailleurs la réflexion faite en le dépassant est un peu moyenne. "C'est facile d'envoyer en descente les gars mais faut envoyer aussi en montée !" J'aurai bien voulu lui répondre que c'est facile d'envoyer en montée mais ce serai bien d'envoyer aussi en descente... Mais cela n'en valait pas la peine de perdre quelques secondes dans un faux débat. Le principal étant d'être fidèle à soi même et de faire en fonction de ces capacités.
Cette logue descente, qui soit disant nous amènerai au bout du parcours selon un bénévole, nous amène finalement sur une dernière longue montée où je me retrouve à avoir du mal à trouver de la force dans mes jambes. Je n’arrive pas à courir dans cette montée, alors j’y marche presque d’un bon pas en laissant passer certains que j’avais doublés dans la descente.
Une fois terminé cette grimpette, c’est partie pour une nouvelle longue descente dans laquelle je retrouve bien entendu mes jambes. La perte de force n’était pas lié au rythme imposé en descente mais bien par le manque d’entraînements et de préparation spécifique à la pratique du trail.
Ca descend de nouveau très vite et il faut savoir jongler entre des sentiers larges et quelques singles au milieu de ceux qui sont à l’aise également et ceux qui le sont un peu moins. Je me demande si j’arriverai quand même à revenir sur Jean-Michel après le temps perdu dans la descente précédente. Je cherche au loin de temps à autre mais j’évite de me déconcentrer pour ne pas chuter. Ce serait bête tout de même car je pense que je suis proche de la fin. Je me dis également que plus jamais je ne vérifierai pas ma montre la veille d’une course.
Un petit raidar au milieu du chemin où un bénévole nous dit qu’après ça roule jusqu’à l’arrivée. En traduction, ça descend. Je me dis donc que celui-ci ne doit pas avoir trop tort contrairement au précèdent. Il faut bien descendre jusqu’à l’arrivée à un moment donné vu qu’elle est en contre-bas.
Je marche péniblement, Franck me double en m’encourageant, puis j’essaye de mettre du rythme pour tenter de revenir sur lui. L’écart qu’il m’aura mis dans la montée restera identique jusqu’à l’arrivée car la descente est très rapide et il est également très à l’aise dans cette descente sans difficultés apparente.
C’est donc à une vitesse folle proche des 20 km/h selon les personnes qui ‘ont suivi sur le live que je franchi la ligne d’arrivée fier de moi tout en ayant aucune idée du temps effectué et de la distance réel parcouru (car nous savons qu’il y a toujours une différence entre ce qui est annoncé et la réalité). Je me dis donc que j’ai couru la distance annoncée et je regarde l’heure. 11h17 ! Un calcul rapide en prenant en compte l’heure de départ et je me rends compte que j’ai parcouru les 24 km en 2h06 !
Au bilan de cette journée, je suis plus que satisfait car je ne pensais pas courir aussi vite un jour sur un trail. 24 km et 900m de D+ en 2h06, ça donne une vitesse moyenne folle à mes yeux par rapport aux capacités que je pensais avoir. Comme à la montée du Wintersberg, je sors de cette course rassurée après ma très longue pause. Cela m’aide à me projeter sur 2020 tout en réfléchissant bien et concrètement à toutes les semaines à venir et les sorties off à faire avant la fin de l’année pour continuer le retour du plaisir et de mon aisance en trail.
Je vous dis donc à très bientôt sur les sentiers.
Jerem Runner