Jerem Runner

Retour sur 2016 ! L'année de la revanche ?

On arrive à la période où tout le monde dresse son bilan de l’année en énumérant les kilomètres parcourus, le temps qu’ils ont couru (nagé, roulé, etc…), le dénivelé effectué, etc… Je ne vois pas vraiment l’intérêt d’exposer ces exploits des 12 derniers mois car cela veux tout et rien dire à la fois. Faire peu de kilomètres peut-être synonyme de blessure, de bouleversement dans sa vie personnelle ou professionnelle, d’une meilleure gestion de ces entraînements car de très gros objectif dans l’année. On a même l’impression qu’on entre dans une course à celui qui en a fait le plus. Alors, pour les curieux, je vais vous énumérer mes chiffres avant de passer à un bilan de l’année que je viens de faire.

J’ai parcouru, avec 5 paires de chaussures différentes,  1735 km et 16 969 m de dénivelé positif en 163 heures, ce qui donne une allure moyenne de 5’30’’/km tout en ayant porté 11 dossards. Et j’oublié, j’ai aussi fait 5805 pompes, 3728 squats et 66 min de gainage avec un poids moyen annuel de 75,6 kg.

Ca ne vous impressionne pas ces chiffres ? Ca tombe bien, car si j’écris ces quelques lignes, c’est parce que je partage mon expérience avec vous tout au long de l’année (mon état d’esprit, mes entraînements, mes souvenirs, mes échecs, etc…).

En titrant cet article « 2016, l’année de la revanche ? », je fais bien entendu référence à ma difficile année 2015 où j’ai été blessé au dos la moitié de l’année. Donc ne pas me blesser de l’année, c’est un peu comme une victoire. Mais c’est également le résultat de l’apprentissage que m’a apporté cette blessure. Car oui, quand on est blessé, on en apprend beaucoup sur notre état d’esprit, le monde qui nous entoure et notre pratique du sport en général.

J’avais déjà plus ou moins pris ma revanche dès l’année dernière en étant finisher de la SaintéLyon. Mais il y avait quand même un vide en moi pour ne pas avoir fait l’année que j’espérais avec le trail hivernal du Sancy et le marathon du Mont-Blanc.

Pour vous faire le bilan d’une année à la fois riche et mouvementé, je ne vais pas vous parler de mes résultats tel que mes classements et chronos (je vous donne rendez-vous dans l’onglet course si cela vous intéresse). Je vais plutôt vous retracer l’année au fil du temps en vous parlant de mes rencontres, de ce que j’ai pu apprendre de mes courses, de mes diverses expériences, etc…

Départ du trail nocturne de Soulaires

Départ du trail nocturne de Soulaires

Après avoir vogué en loup solitaire avec ma fidèle supportrice tout en étant inscrit à la section trail de Chartres Vertical, l’année commença par un déplacement en groupe. Je ne sais pas comment vous dire, mais ça fait du bien de partir avec les copains avec qui je n’ai pas fait de déplacement depuis 1 an maintenant. Et pour rester dans la continuité de la saison et de la SaintéLyon, j’accroche mon premier dossard sur un trail nocturne. Ca permet de rester dans cette ambiance particulière sur un parcours que je ne connais pas.

Par contre, bien avant de m’engager sur ce trail, je savais déjà que je n’allais pas faire une année avec un très gros objectif. L’année se fera surtout au fur et à mesure du temps, des opportunités et de mes envies car je savais qu’il faudra que je m’absente 4 mois à une date inconnue.

Ce jour là, à Soulaires (petite commune d’Eure-et-Loir), il y a bien plus de trailers que d’habitants. J’aime beaucoup cette ambiance contrairement à la SaintéLyon où nous étions 8000 sur la ligne de départ au milieu d’une usine à gaz. L’ambiance et donc très bon enfant et c’est l’occasion pour moi de croiser brièvement Thibault en sortant du retrait des dossards avant de partir m’échauffer avec la bande.

Les frontales scintille déjà un peu dans tous les sens, que ce soit proche de la zone de départ ou un peu au loin dans les champs en mini reconnaissance du parcours dans le secteur. Pour la suite, je vous invite à lire le récit de ma course qui se trouve par ici.

Ma participation au trail Nocturne de Soulaires vient un peu confirmer ce que je ressens en moi depuis ma reprise après ma blessure. Je me sens plus libre de mes mouvements et léger dans la tête. C’est comme l’impression d’être sortie de la phase découverte du trail à la phase pratique. Je n’ai plus vraiment d’appréhensions avant et pendant l’épreuve et je savoure vraiment chaque instant. Cela ne pouvait que présager une bonne année en commençant sur une si bonne note.

Trail nocturne de SoulairesTrail nocturne de SoulairesTrail nocturne de Soulaires

Trail nocturne de Soulaires

Après cela, faute de temps avec le travail pour me rendre à tous les entraînements de la section trail, je me suis trouvé un formidable camarade de jeu pour au moins un rendez-vous hebdomadaire. C’est Thibault ! On avait déjà pu courir et discuter ensemble pendant ma préparation de la SaintéLyon, mais cette année fut différente pour le coup. Nous avons appris l’un de l’autre tant sur la manière de s’entraîner, sur la façon de gérer les trails et sur la nutrition (en course et dans la vie de tous les jours). Oui, dans la vie de tous les jours car Thibault est un végétarien passé végan, donc cela attise ma curiosité. C’est un réel plaisir d’échanger nos expériences et nos ressentis tout au long de l’année même si nous n’avons pas eu le même calendrier.

Mais ce ne fut pas la seul rencontre, car depuis quelques mois, j’ai également un autre compagnon de route lors de mes entraînements sur Paris, c’est Willy. Je crois que je ne vous en ai jamais parlé sauf en vous disant mon collègue peut-être…Parler de trail pendant nos nombreuses séances de sport avec lui, c’est un peu comme lire un livre. Il n’a pas fait beaucoup d’année de trail, mais il n’en a pas fait n’importe où pendant quelques années. Il en a fait sur l’île de la Réunion et est finisher de la mythique Diagonale des Fous en un peu plus de 32h. Il est donc un peu comme une bible du running sur la gestion de l’effort sur du trail long et de l’ultra-trail.

Les rencontres du début d’année n’en finissent pas là. En ayant un blog et en étant présent sur les réseaux sociaux tout en suivant d’autres blogs, j’ai eu la chance d’intégrer la Runnosphère. Une communauté de blog-runners. Malheureusement, je n’ai pas encore eu le temps à l’heure où j’écris ces lignes de rencontrer certains des membres à l’occasion des Pasta Running Party entre autre.

Et pour rester dans le monde virtuel, il y a un blog que je suis, c’est celui de Geek&Run. Pourquoi est-ce que je vous parle de ce blog ? Tout simplement car c’est grâce à lui que j’ai participé au trail semi-nocturne Entre Chien et Loup à Droue-sur-Drouette (toujours en Eure-et-Loir). Ce fut l’occasion pour moi de rencontrer Jérémy (un des membres du blog) le jour J malgré sa blessure à la main. Depuis, nous échangeons de temps ensemble et c’est toujours agréable.

Mickael, Geek&Run, Jerem Runner

Mickael, Geek&Run, Jerem Runner

Le jour du trail semi-nocturne Entre Chien et Loup, c’est l’occasion aussi de discuter brièvement avec Mickael qui a lui aussi remporté un dossard avec Geek&Run. Avant de croiser Romain en allant à la voiture pour me préparer et m’échauffer (c’est lui qui m’a reconnu).

Mais ce jour là, je viens avec la conscience tranquille ou presque car j’ai pu entendre ici et là que c’est le trail le plus dur du département mais qu’il y a régulièrement des problèmes de balisage… Pour ce dernier point, je ne m’inquièterai pas trop, je verrai bien sur le terrain. Par contre pour le premier, j’essaye de relativiser en me disant que ce ne sont que des gens qui courent uniquement dans le département. Donc forcément, à la moindre difficulté, c’est un peu comme un cauchemar.

La course se passe magnifiquement bien comme vous le constater avec mon récit et c’est un plaisir de retrouver de retrouver ma compagne et une amie a elle que j’avais abandonné quelques heures plus tôt. C’est toujours agréable de voir ses yeux qui pétillent quand elle me retrouve.

Sur ce trail, j’ai appris quelques choses. Tout d’abord j’ai appris que le travail paye et que les 2 mois que j’ai passé à m’entrainer à enchainer les côtes correspondent magnifiquement bien au profil de cette épreuve. Sur un parcours en montagne russe, c’est plus important de savoir enchainer les courtes difficultés avec les relances que de savoir magnifiquement bien grimper.

J’ai aussi appris que l’on ne fait pas du tout la même course quand on est placé tout devant sur la ligne de départ ou plus en arrière. Je l’avais déjà plus ou moins remarqué au trail de Soulaires, mais ici ce fut flagrant. Pas problème d’être au milieu de la masse, pas de bouchon au premier rétrécissement et pas de problème de dépassement avec des personnes parfois un peu maladroites.

Trail semi-nocturne Entre Chien et LoupTrail semi-nocturne Entre Chien et LoupTrail semi-nocturne Entre Chien et Loup

Trail semi-nocturne Entre Chien et Loup

Que de bon souvenirs et une grande satisfaction donc après Entre Chien et Loup. Mais la joie fait vite place à la concentration car toujours grâce à Geek&Run, je m’aligne 3 semaines plus tard sur le 35 km du Trail du Josas… Où le plaisir laisse place à quelques instants de galère. Pourquoi ? Même si je me sentais en forme au départ de la course, il est en fait difficile d’enchaîner 2 trails en 3 semaines et être au top de sa forme… J’avais beau le savoir, mon état de forme me le faisait oublier et la réalité a repris ces droits.

On se permettre d’improviser son calendrier quand on n’a pas la possibilité de se planifier des objectifs dans la durée, mais il ne faut pas faire n’importe quoi. Même si vous pouvez lire dans mon récit que le résultat final n’est pas mauvais par rapport au niveau général, j’ai bien appris de cette erreur. Durant une bonne partie de ces 35 km, je n’ai pas vraiment pris de plaisir. Ou plutôt j'ai pris du plaisir à découvrir un nouvelle endroit où courir avec ces spécificités

Trail du JosasTrail du JosasTrail du Josas

Trail du Josas

Après cette mauvaise passe, c’est un peu comme en cheval ou en moto, il faut remonter tout de suite en selle pour se rassurer et se remotiver pour la suite. Ce serait bête de renoncer à tout juste pour ça.

Etant un peu bloqué dans le temps avec ma profession, il est donc difficile de vraiment se projeter. Je décide de chercher un objectif correct, proche de chez moi pour fin juin ou début juillet afin d’assurer une préparation correct et prendre du plaisir du départ à l’arrivée sans moment de galère.

En fouillant un peu sur la toile, je tombe sur le trail des Moulins de Mondeville qui me rappelle le concept de mon tout premier trail, c'est-à-dire un tarif unique avec un départ uniquement et le choix entre deux distances en cours de parcours. En y regardant de plus prêt, c’est une petite organisation bien rodé qui a fait ces preuves. Je m’y inscris donc en me projetant sur le 50 km (l’autre distance étant un 25 km).

Après avoir tracé les grands axes de ma préparation, je ne vois pas comment je pourrai flancher le jour J. Mais forcément, il y a des choses que l’on ne peut pas prévoir. Au moins de juin, il y a cette période de forte pluie et d’inondation qu’une bonne partie de la France a connu. Je n’ai pas eu de dégât chez moi, mais un effondrement d’une partie de ma ligne de train a beaucoup bouleversé mon planning en mettant presque 4h au lieu d’un peu plus de 1h30 entre mon domicile et mon travail.

Malgré ces évènements, j’arrive tout de même à m’entraîner sans respecter mes axes. Et le jour J, tout se passe plutôt bien… ou pas. Avec cette période très compliqué, je suis arrivé stressé sur la ligne de départ, mal dans mes baskets et la boule au ventre. Après quelques kilomètres tout se passe finalement bien, mais après tout se complique. La boule au ventre me rattrape en plus de la conséquence d’un entraînement plus que perturbé. Même en me battant jusqu’au bout pour finir, je n’ai rien savouré d’une bonne moitié du trail en en oubliant les bons côtés. Je franchi même la ligne disant à ma compagne que j’arrête le trail. Pour plus de détail, je vous invite à relire mon récit.

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Je mettrai pas mal de temps à m’en remettre tant sur le plan physique, que sur le plan moral. Je remercierai d’ailleurs au passage ma compagne qui me soutien chaque jours quelque soit ma motivation et qui m’accompagne à chaque fois.

Après quelques semaines, j’ai vraiment décidé de réfléchir à comment progresser pour ne pas être autant influencer par un moment de stresse et donc comment me préparer mentalement. Cela me semble un passage obligatoire dans la pratique du trail. Car ce n’est pas comme courir un 10 km, un semi ou un marathon. Pas que l’effort est moins dur sur route qu’en trail, mais je pense qu’en trail tout est différent. Entre 2 ravitaillements en trail, on n’a pas le choix que de continuer et de se dépasser en courant ou en marchant et le temps peut être horriblement long quand on souffre, alors que sur route il y a plus de possibilité de mettre fin à sa course.

Ensuite, il n’y a plus vraiment de chose d’intéressant sur le reste de mon année à part ma courte saison de cross mais intense que je viens de vivre et que vous pouvez retrouver dans mes derniers récits sur le blog. Une expérience unique dans mon cursus de coureur.

Mais au court de cette année, il y a eu une rencontre que je ne vous ai pas parlé entre le trail de Josas et le trail des Moulins. J’ai fait la rencontre de Romain de Chartres Handisport Loisirs qui m’a permis de participer aux foulées qu’ils organisent chaque année en partageant le moment avec une joelette. J’ai plus qu’apprécié ce moment de partage qui me rappelle que nous avons de la chance de pouvoir faire tout ce que l’on veut contrairement aux personnes en situation de handicap. Partager ce moment est donc un agréablement moment afin qu’ils puissent participer aux mêmes évènements que nous. Et depuis, nous sommes restés en contact avec Romain car ils sont malheureusement toujours en manque de bras pour monter des projets de participation à des courses. Ce sera donc avec plaisir de partager de nouveau un moment comme celui-ci et pourquoi pas sur un trail au cours de mon année 2017 et les autres années.

Retour sur 2016 ! L'année de la revanche ?
Retour sur 2016 ! L'année de la revanche ?
Retour sur 2016 ! L'année de la revanche ?

Mon année à donc était riche sur le plan sportif comme vous avez pu le lire. J’ai donc énormément appris de ces divers moments difficile mais de aussi de chacun de mes entraînements qui ont tracé le reste de mon année. De chacun de ces moments, j’ai appris comment me perfectionner tout en améliorant mes gestes et en oubliant d’autres qui n’étaient soit pas compatible avec ma pratique ou inadapté à mes objectifs. Mais bien entendu, il est impossible d’être parfait et il y aura toujours des choses qui seront à améliorer en fonction des divers objectifs que je me fixerai.

Après avoir donc pris ma revanche sur l’année 2016, il est tout de même bien de se fixer des grands axes sur lesquels je travaillerai pour progresser dans ma pratique du trail-running en 2017.

Ma bête noire était les côtes avant de commencer 2016, désormais j’ai très bien compris comment progresser dans ce domaine et comment adapter mes entraînements à mon lieu de vie par rapport à mes objectifs.

Pour 2017, je continuerai ce que j’ai commencé en fin d’année sur la préparation mentale au travers du livre Champion dans la tête de François Ducasse pour ne plus avoir de problème de stresse lors de mes échéance sportive mais aussi dans ma vie. Ensuite, j’ai l’intention de me plancher plus sérieusement sur l’alimentation afin de l’adapter au mieux à ma pratique sportive qui est intense tout en restant proche du lien étroit entre l’homme et la nature. Je ne dis pas que je vais devenir végétarien ou végan, mais je ferai encore plus attention à la qualité de mes aliments et à leurs provenance en achetant bio, local et donc de saison. Une alimentation encore plus riche et saine que je peux avoir aujourd’hui ne pourra être que bénéfique pour ma pratique.

Et il y a un 3ème axe sur lequel j’aimerai travailler en 2017, c’est l’aide à la récupération comme la spiruline au quotidien, l’électrostimulation ou je ne sais quoi encore afin de récupérer efficacement après mes échéances mais aussi mes entraînements.

Je laisse donc la place à 2017 où je continuerai à vous proposer du contenu concernant mes entraînements, mes courses, mes tests et bien plus encore.

A bientôt

Jerem Runner

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C
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R
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